Irisées à la BOMBE
à l'atelier des vertus, impasse des Vertus Paris 3° - Avril- Mai 2019

Analogie du vivant - plâtre, chlorophytum, oeuf - Élan - résine, serviette , bombe - Over moon - résine, pull, livret illustré, caisse américaine

Saut: treille irisées à la bombe - Dribble: plâtre et ballon en plastic

1 jour de 9 cm: papier, cadre, passe-partout

Irisées à la bombe: plume, cactus, chaînette, aérosol

Moule: collage encadré - Des goûts et des couleurs: lunettes peintes, chaînette - feuille de platane irisée à la bombe - Presque rien: plâtre et trêfle
Un trapèze volant, accroché à un mur, incapable de se balancer, empêché et contraint, dont le bâton-porteur barre le mur bleu d’une lumière blanche, tout à la fois froide et vibrante (un néon), encadré d’une petite paire d’ailles qui furent autrefois rattachées au corps libre, chaud et vivant d’un oiseau dont l’âme s’est envolée et dont ne subsiste ni les blessures ni la vie, mais la trace seule de ce qui fut, plumes grises et beiges vernies,figées
Deux mains qu’on dirait faites de chair, plaquées contre le mur, sous verre, enfermées, s’échappent vers la lune. Sous le cadre, elles sont prolongées d’un pull bleu à pois blancs, vide. À regarder la position de l’ensemble, on les croirait menacées, s’attachant à la présence de cet astre sur lequel un astronaute en combinaison blanche marche réellement, preuve que l’improbable est possible.
Un peu plus bas, une serviette irisée attend. Une serviette-arc-en-ciel, couleur de lumière décomposée en éclats séparés et ordonnés comme Newtown les imagina peut-être. Couleurs physiques, couleurs chimiques, couleurs de ce qui est sans pour autant être palpable. L’immatérialité visible.
Et là, ce que j’associe à un bénitier, c’est une main, encore, en plâtre blanc, posée sur une petite étagère de bois clair travaillé. Elle tient, délicatement, les doigts légèrement recroquevillés, la paume en creux, un œuf ouvert d’où sort une petite plante bien vivante et bien verte. Elle est un peu haute pour moi et je ne distingue ni la paume de cette main, ni ce que contient la coquille beige, cette terre nourrissante. La vie de profil.
Tous les paradoxes sont là, si présents, si simplement offerts à notre regard. La cruauté du monde donnée à voir dans un langage poétique presque naïf si il n’était pas, justement, si lucide. Les rondeurs, les couleurs, ne peuvent guère cacher le tranchant dont il est question dans le travail d’Élisa Fantozzi.
Sophie Sainte-Marie 2019


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